Je me dirige alors vers la marque blanche au sol où je dois me placer, face au public et aux caméras.
Juste là.
Du rebord de ma fenêtre d'Ankadifotsy aux planches de cette scène.
Du public imaginaire aux sept-cent personnes qui me regardent.
De ma brosse à cheveux au micro sans fil Shüre.
De l'ampoule de ma chambre aux projecteurs.
Tout a changé.
Le décor.
Moi aussi.
Seule ma certitude d'appartenir au silence qui précède la musique, elle, est parfaitement intacte.
Une pensée furtive pour l'absent qui ne m'a jamais vue à cet endroit, là où je renais précisément,
me renvoyant à mon propre manque de courage de ne pas être aimée pour ce que et qui je suis : une artiste.
Mais aujourd'hui, je ne suis plus une enfant, ni une adolescente en perdition sur le rebord de sa fenêtre.
Et j'ai appris à jouer avec une arme.
LA PLUS REDOUTABLE D'ENTRE TOUTES.
La voix.
Libre, puissante et fondatrice.
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